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La Femme Baleng

Baleng est l’expression du peuple Long-Tam, ce qui signifie "peuple de francs-tireurs" — un peuple qui a su fonder son identité sur les valeurs profondes de l’éducation traditionnelle.

Au fil du temps, la civilisation Baleng a su conférer un rôle déterminant à la femme, véritable matrice de cette éducation. Par sa présence et son engagement, elle assure la transmission et la continuité des us et coutumes propres au peuple Baleng. En effet, découvrir la femme Baleng, c’est d’abord partir de sa désignation de « MEGHWI ». Celle-ci va tour à tour, porter d’autres qualifications qui la distinguent pour sa place dans la coutume Baleng.

Elle portera le titre de "NGHWIKAM" lorsqu'elle sera une nouvelle épouse intégrée dans la concession d’un notable. De manière plus officielle, ce titre désigne celle qui a accompagné un dignitaire traditionnel durant sa période d’initiation au LA’A KAM

 

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Les Grandes Dames du NCWET

Une femme sera appelée NGHWIFO pour désigner l’épouse du FO avec des missions multiples pour la consolidation des valeurs d’éducation traditionnelles. Cependant, nous allons constater que les épouses du FO respectent une organisation et une très grande structuration pour le bon fonctionnement du NCWET (Palais Royal) et l’accompagnement du FO tout au long de son règne.

Parmi les NGHWIFO ou épouses du FO, on distinguera certaines ayant des missions de guides spirituelles encore appelées MEKAM NGHWIFO. Il s’agit de :

  • MEVONKOUN qui désigne la première épouse du FO dont sa mission d’éducatrice en amour de la prochaine relève d’un sens très élevé de sa spiritualité.
  • MATAME qui désigne l’épouse à la mission de l’éducation spirituelle de tous les

princes, elle est animée d’un caractère capable de manier du froid au chaud sans une transition apparente.

  • MANGHWINDZE qui désigna l’épouse aux missions d’éducatrice à l’art culinaire

Spirituel. Elle incarne un sens très élevé du gout au bien être dans le NCWET.

  • MANCUYANA pour désigner l’épouse aux missions sécuritaires, d’éducation à

l’éthique et à la discipline au milieu des épouses du FO. Elle incarne un mystérieux pouvoir de discernement et de révélation impartiale.

MAFO désigne la reine mère, c’est-à-dire celle qui aura donné naissance à un souverain roi appelé FO à Baleng.

La MEFFO désigne la princesse ou encore la fille du FO, et lorsque nous aurons

la MEFFO TOUKAM : la première fille issue d’un FO.

 

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Patrimonitrice

Toutefois, il est important de noter que toute femme à Baleng est appelée à se retrouver au centre de la matrice d’une éducation traditionnelle. En effet, elle est tenue, par devoir, d’assumer le rôle de marraine, encore désignée par la tradition sous le nom de MAGHEN. Ce terme renvoie à sa fonction d’éducatrice aux us et coutumes traditionnelles dans son environnement.

Cette femme a la lourde responsabilité d’accueillir la nouvelle épouse, à qui elle devra transmettre l’ensemble des savoirs matériels et immatériels nécessaires à son intégration dans sa nouvelle famille. Elle l’accompagne dans toutes les activités et responsabilités qui lui incombent, tout en l’informant de ses droits et devoirs.

Au regard de l’importance de cette mission dans la coutume Baleng, nous avons engagé une investigation culturelle protocolaire afin de lui attribuer une désignation plus explicite dans le lexique culturel et patrimonial camerounais. Il nous semble ainsi pertinent de consacrer à la femme le terme de PATRIMONITRICE — un néologisme destiné à enrichir le vocabulaire du patrimoine culturel universel.

Enfin, la civilisation Baleng a réservé une place de choix à certaines femmes issues d’autres peuples, mais devenues épouses à Baleng. Celles-ci sont désignées sous l’appellation de MABHE.

Elles bénéficient d’une écoute attentive et d’une protection particulière de la part du FO et sont souvent très remarquées lors de certaines cérémonies traditionnelles.

Au regard de tout ce qui précède, il apparaît clairement que la place de la femme ne saurait être un sujet négligeable. La civilisation Baleng, consciente de l’importance des responsabilités qui lui sont confiées, reconnaît en la femme la matrice de son éducation traditionnelle.